* Ceux des demi-vérités *

Avant de quitter le Monde diplomatique, examinons l’article d’Hélène  Richard, « Quand la révolution doute » qui commence par poser la question : « La dérive autoritaire était-elle consubstantielle au projet bolchevique  ou provenait-elle des circonstances pesant sur le nouveau pouvoir ? » Certes, elle rejette le première hypothèse, celle de la droite, que nous avons vu hier en tête de notre premier article, et qu’elle a trouvé chez un certain Dominique Colas, et elle y oppose, entre autres, Moshe Lewin, historien sérieux dont nous examinerons le travail en dernier.  Mais sa propre méthode, que l’on peu retrouver chez nombre d’auteurs, c’est d’opposer des principes à ces circonstances qui ont pesé sur le pouvoir, et qui ont toujours été comprise  par l’immense avant-garde. La plus importante de ces circonstances, c’est évidemment la guerre, dite civile, qui commença dès 1918, soit le lendemain de la prise du pouvoir, et qui ne créa pas une dérive autoritaire, mais l’acceptation d’un communisme de guerre, dont l’acceptation par le peuple n’a pas de plus magnifique manifestation que la création de l’Armée rouge, au seul appel par Trotsky, de milliers d’hommes se levant pour sauver leur révolution.

Mais Mme Richard revient en arrière. Elle est contre l’intervention armée,  et ses exemples forment un Catalogue de Prévert : 1.La prise du pouvoir ! Elle s’est faite quasi pacifiquement, l’armée étant gagnée par Trotsky. 2. gagnée aux bolcheviks à Petrograd. À Moscou et ailleurs dans le pays, les pires violences vinrent des Blancs. 2. La dissolution de l’Assemblée Constituante ? Pas une goutte de sang ! 3. La répression de la Révolte des marins de Cronstadt en 1921 ? Quels marins ? Mme Richard, semble ignorer, comme tant d’autres, que ces marins n’avaient rien à voir avec les héros de 1917, quasi tous passés dans l’Armée rouge, mais étaient des marins de la Mer noire, la plupart Ukrainiens, dont, la révolte était réactionnaire, antibolchevique, et dont la répression fut considérée, même par des révolutionnaires aussi purs que Victor Serge et notre Rosmer,  comme « une douloureuse obligation ». Et combien tous l’auraient menée sans la moindre hésitation, s’ils avaient connus les documents découverts en 1973 par le Pr.Avrich, dans les archives secrètes des Etats-Unis, révélant que l’insurrection avait été préparée à Paris, par le Comité national russe, des Blancs exilés. (Ce qui est démontré en détails dans mon Contre-révolution dans la Révolution).

28/10/2017

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